Tourne le carrousel | Marie-Josée Guérin - Envisager sa vie autrement

Tourne le carrousel (partie 2)

16 octobre 2020 | Réflexion | 0 commentaires

Pour lire la première partie Tourne le carrousel (partie 1)

Dans un monde aux possibilités infinies vivait une jeune femme désillusionnée. Depuis des années, elle tournait en rond. Le magnifique carrousel qui l’avait jadis tant impressionnée était devenu sa prison réconfortante. Elle avait beau essayer, elle y revenait toujours avec une pointe d’amertume au coeur. 

Elle répétait, à qui voulait bien l’entendre, qu’elle en avait assez, qu’elle avait vécu toute sa vie ainsi et qu’il était temps que les choses changent. En fait, elle le répétait si souvent que plus personne n’y portait attention. Si bien que son carrousel tournait toujours et qu’elle finit par se sentir bien seule.

Elle n’avait jamais pu oublier son rêve d’enfance, jadis limpide comme de l’eau, de monter à cheval et de galoper librement. Dire qu’elle l’avait côtoyé de tout près pour le laisser s’enfuir sans même essayer de le retenir. Une déchirante nostalgie empreinte de regrets l’habitait à chaque fois que ses pensées osaient s’aventurer sur ce sentier du passé.

Puis il y avait ces moments où elle prenait plaisir à se projeter comme étant la triste victime d’une multitude de raisons extérieures tout simplement pour renforcer la croyance qu’elle avait fait le bon choix. C’était d’ailleurs beaucoup plus facile pour elle de s’y adonner alors que la musique du carrousel l’enveloppait et que le mouvement, comme toujours, l’apaisait. 

Mais cet état de calme ne durait jamais bien longtemps. En fait, depuis quelques temps, la pression qu’elle ressentait au creux de son être s’intensifiait. Ce qui, auparavant, avait toujours été parfaitement convenable à ses yeux ne l’était désormais plus. Passant de refuge rassurant à prison étouffante, le carrousel avait perdu bien de son lustre.

Cela ne l’empêchait toutefois pas de tourner, tourner et tourner, accentuant ainsi les tourments qui hantaient la jeune femme. C’est dans l’un de ces tours particulièrement douloureux, qu’elle finit par apercevoir un panneau de contrôle munit d’un gros bouton rouge tellement voyant qu’elle fût étonnée de ne l’avoir jamais remarqué. Pourtant, elle savait très bien qu’il avait toujours été là. Ce qu’elle comprit pour la première fois, c’est qu’elle et elle seule avait le pouvoir d’arrêter ce manège qui la retenait loin de son rêve depuis si longtemps.

À ce moment précis tout changea. Cette nouvelle perspective lui donna rien de moins que des ailes. Certes, elle avait toujours cette douleur intérieure qui lui pesait terriblement, mais elle pouvait maintenant envisager de prendre une décision ferme et d’oser s’aventurer sur le chemin de son rêve. Elle savait que ça ne serait pas facile, mais elle en était au point de non retour.

Elle reprit d’abord possession de son petit cheval qui, entre temps, était devenu grand. Puis elle entreprit de décortiquer en petites étapes son cheminement vers son objectif ultime. Son carrousel tournait toujours, mais elle était plus que prête. Elle prit finalement son courage à deux main et appuya sur le bouton rouge. Lentement, très lentement, le carrousel s’arrêta.

Dans un monde aux possibilités infinies vit désormais une jeune femme libre de prendre son envol. Il lui a été difficile de quitter ce carrousel qu’elle avait toujours connu. La tentation d’y revenir juste pour faire un tour sera toujours présente comme pour lui rappeler à quel point il faut du courage pour assumer que nous sommes responsables de nos propres schémas répétitifs. Oh, il lui arrive parfois de se retourner et d’apercevoir ses amis aux prises avec leur propre carrousel. Mais bien qu’elle sache comment s’en sortir, elle sait qu’elle ne peut que poursuivre son chemin en ouvrant bien grand ses ailes, espérant ainsi inspirer la possibilité.

La quête | Marie-Josée Guérin - Messagère de l'âme

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Et si le moment était venu de faire les choses autrement ?

Marie-Josée Guérin