La 25e heure | Marie-Josée Guérin - Envisager sa vie autrement

La 25e heure

30 octobre 2020 | Réflexion | 0 commentaires

Il était une fois une heure… une toute petite heure. Un condensé de 60 minutes. Bref, une heure très semblable à ses 24 soeurs occupant chaque jour qui passe. Car, c’est bien connu, nous ne disposons que de 24 heures par jour, pas une de plus. En fait, ce c’est pas tout à fait exact. Il existe ce moment bien précis dans l’année, un jour d’automne à la frontière d’octobre et de novembre, qui compte non pas 24, mais bien 25 heures. Vous l’aurez deviné, cette histoire est celle de la 25e heure.

En fait, elle était l’heure de trop. C’est toujours ainsi qu’elle se percevait. Arrivant au beau milieu de la nuit, jamais elle ne servait vraiment. Pourtant, elle avait vérifié, il ne lui manquait aucune minute. Pourquoi les gens ne la reconnaissait donc pas à sa juste valeur?

Oh, il y avait bien quelques fois des parents reconnaissant sa présence salvatrice synonyme d’une heure de plus de sommeil… jusqu’à ce que leur marmaille, sous l’emprise du décalage, se réveille une heure plus tôt annulant instantanément tous ses bienfaits. C’est ainsi, qu’année après année, renaissait en elle l’espoir qui finissait invariablement par s’évanouir au petit matin.

Pourtant, de partout elle entendait que le temps se faisait rare. Il était précieux, mais s’écoulait à une vitesse folle sans espoir de retour. Elle, qui en avait à donner, finit par se questionner sur sa véritable valeur.

Elle savait que, bien souvent, les humains lui accordaient une valeur monétaire : « Le temps c’est de l’argent! », entendait-on régulièrement. Les gens l’économisaient pour être plus efficaces, l’accumulaient pour avoir plus de vacances, le divisaient pour en donner équitablement aux être chers, le gagnaient à la sueur de leur front, le dépensaient sans compter pour finalement se rendre compte qu’ils l’avaient tout simplement gaspillé.

Gaspiller le temps… « Quelle honte! », pensa-t-elle complètement horrifiée. Elle songea soudainement à ses soeurs, les 24 heures, qui vivaient sans doute constamment sous pression. Elle ne pu s’empêcher de penser qu’elle en avait de la chance. Après des années d’errance et d’incompréhension, elle venait de faire la lumière sur son malaise. 

Mais comment faire comprendre aux gens à quel point chaque heure qui passe est précieuse? Que le moment présent est le seul qui existe vraiment et Dieu seul sait pourquoi tous s’entêtent à vivre dans le passé ou le futur sans jamais penser à ses amies les secondes qui s’écoulent le temps d’un tic ou d’un tac? Qu’elle est là année après année à les attendre pour leur tête-à-tête annuel, mais qu’elle repart toujours seule et déçue? Comment leur faire connaître son existence pour qu’elle puisse enfin livrer son message?

C’est alors qu’elle aperçu une auteure, la tête dans les nuages en quête d’inspiration. Et si elle se servait de sa plume pour offrir au monde un plaidoyer en sa faveur, une prise de conscience limitée en terme de mots, mais ayant la capacité de se propager à l’infinie? Elle savait que son temps était compté, mais il lui fallait livrer son message coûte que coûte, ne serait-ce que pour offrir une opportunité à ses soeurs de souffler un peu.

Il était donc une fois une heure… une toute petite heure. Un condensé de 60 minutes qui avait un grand désir: faire connaître son existence. 25e du nom, elle se savait éphémère, mais tenait à ce que vous puissiez réaliser à quel point chacune de ses semblables est précieuse. Si, par pur hasard, vous voyez une heure qui passe et qui semble un peu perdue, prenez-là par la main et vivez avec elle la beauté du moment présent. C’est tout ce qu’elle espère avant de s’évanouir entre deux tics-tacs.

Tout ce dont elle avait besoin, c’était une voix prête à offrir au monde un plaidoyer en sa faveur, une prise de conscience limitée en terme de mots, mais ayant la capacité de se propager à l’infinie Elle savait que son temps était compté, mais il lui fallait livrer son message coûte que coûte, ne serait-ce que pour offrir une opportunité à ses soeurs de souffler un peu.

Tirage le chemin de vie | Marie-Josée Guérin - Envisager sa vie autrement

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Et si le moment était venu de faire les choses autrement ?

Marie-Josée Guérin