De tous les verbes de la langue française, au moins 10 000 selon le Bescherelle, quel est celui que qu’on utilise le plus souvent si on exclut avoir et être? Falloir! Et ce, à tous les temps possibles.
Le verbe falloir à tous les temps
Au présent : la course effrénée du quotidien
Au présent. Il faut que je fasse telle chose, il faut que j’en termine une autre. Il faut par-ci, il faut par-là, ça n’arrête jamais! C’est à croire qu’on parle plus qu’on agit! Notre liste de tâches quotidiennes est remplie de « il faut », c’en est presque ridicule tellement on utilise ce verbe au présent.
Au passé : le syndrome du retard permanent
Au passé. Alors là c’est pathétique! Quand on est rendu à dire « il fallait », il est clair qu’on est en retard sur notre emploi du temps! Et pourtant, « il fallait » suit toujours de près « il faut » simplement parce qu’on dit trop de « il faut » et qu’une bonne moitié d’entre eux deviennent obligatoirement des « il fallait ». Serait-ce que ces « il faut » devenus passés n’étaient pas si important que ça? Bonne question!
Au conditionnel : les promesses en l’air
Définitivement, le pire de tous, le verbe falloir au conditionnel présent et passé. Le « il faudrait » ressemble vraiment à une promesse en l’air qu’on ne tiendra jamais. Et lorsqu’on arrive au « il aurait fallu », eh bien là, c’est de la procrastination pure!
Une épidémie familiale et quotidienne
Suis-je la seule à avoir remarqué que l’utilisation du verbe falloir faisait largement (trop?) partie de mon quotidien? Dans ma famille, par exemple, j’en suis clairement le porte-étendard. Habituellement c’est moi qui dis: « il faudrait bien qu’on aille… » ou « il faut qu’on fasse…». Est-ce que ça vous arrive aussi?
Le pire, c’est qu’au quotidien, on ne s’en rend même pas compte! On finit par oublier la moitié des ces « il faut » ou « il faudrait » qui tombent dans l’abîme, emportant avec eux le reste d’un discours généralement pertinent. Tant de mots ainsi perdus! C’est d’une tristesse désolante!
Mais la quintessence du verbe falloir survient quand on le combine au verbe penser. « Il faudrait que je pense à… ». On lance ce bout de phrase de part et d’autre sans même réaliser que si on le dit c’est qu’on y pense à ce moment précis. On est loin de la zénitude du moment présent!
Des alternatives pour alléger la pression
Pourtant, la langue française regorge d’une variété de mots pouvant remplacer avantageusement le verbe falloir d’une façon plus directe et plus précise, pression en moins! Par exemple :
- Il faut que je m’entraîne demain / Je vais m’entrainer demain
- Il faudrait que je prépare le souper / Je dois préparer le souper
- Il aurait fallu que j’y pense / Je n’y ai pas pensé
Un reflet de notre pression intérieure
Il faut se l’avouer, le nombre de fois qu’on utilise le verbe falloir dans une journée n’est que le reflet de la pression inutile qu’on s’impose. Et si on comptait toutes les variantes du verbe falloir qu’on utilise, juste pour voir à quel point il pèse sur nos épaules? Qu’en dites-vous?
Ouais, il faudrait bien qu’on le fasse!



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