Le droit à l’imperfection revendiqué.
Je suis imparfaite, tu es imparfaite, nous sommes imparfaites… je pourrais continuer très longtemps ainsi. Pourtant, je voudrais tellement être parfaite, qui ne le voudrait pas? Avoir une maison impeccable, une peau sans faille, des textes exempts de fautes de frappe… rien de moins que la totale!
C’est bien beau dit comme ça. Ça fait même rêver parfois. Mais, si nous étions tous parfaits, de quoi aurait l’air notre monde? D’un univers parfait où rien d’extraordinaire ne se produirait puisque tout le monde serait pareil et personne n’oserait tenter quoi que ce soit.
Alors j’ai décidé de faire un manifeste pour l’imperfection. Car, malgré ce que je viens d’en dire, il n’y a rien de plus difficile que d’accepter le fait que nous soyons imparfaits tous autant que nous sommes.
Je revendique donc le droit à l’imperfection. Tout d’abord parce que c’est moins drainant que de rechercher constamment la perfection. Car, il faut le dire, nous voulons être parfaits dans le regard de l’autre. Pourtant l’autre, bien trop occupé dans sa propre quête de perfection, n’attend pas nécessairement un résultat parfait de notre part.
Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de son mieux, au contraire! Il faut toujours donner le meilleur de soi. C’est ce qui fait la beauté de l’être humain: il provoque des résultats à son image. Or, si nous faisons de notre mieux, nous offrirons au monde notre mieux. N’est-ce pas là une merveilleuse perspective? Ce qu’il faut comprendre, c’est que notre mieux peut facilement passer pour de la perfection au yeux des gens qui nous entourent. Il s’agit là d’une illusion d’optique à laquelle nous adhérons plutôt facilement. Une entente tacite qui permet à notre univers de fonctionner.
Je revendique le droit à l’imperfection aussi pour notre propre santé. Il est possible de se rendre malade pour un détail que personne ne remarquera mis à part… nous! C’est bien beau le regard des autres, mais qu’en est-il du nôtre? Une touche de lâcher prise est ici requise pour faire taire les mauvaises langues dans notre esprit. Le miroir dans lequel nous nous jugeons est déformant, mais nous l’acceptons d’office comme étant la réalité. Il s’agit pourtant d’une distorsion qui ne nous renverra jamais l’image juste de ce que nous présentons. Ne dit-on pas que nous sommes les plus mauvais juges de notre propre travail?
Je revendique le droit à l’imperfection pour la liberté d’esprit. C’est fou ce qu’on peut se casser la tête en quête de perfection! Pourtant, juste sous notre nez, se trouve très souvent une solution parfaitement imparfaite qui nous permettrait de progresser sans tout le lourd fardeau qu’impose la perfection pure et dure.
Ne vous y méprenez pas! Il ne s’agit pas d’une ode à la médiocrité. Je revendique le droit de sortir de cette prison qu’est la perfection pour qu’enfin la créativité de chacun puisse s’animer. Je revendique le droit à l’erreur qui passera simplement inaperçue ou sera, tôt ou tard, démasquée puis corrigée. Je revendique que chaque humain puisse s’autoriser et se contenter d’offrir chaque jour le meilleur de lui-même. Je revendique le droit à l’imperfection pour que nous osions poser ce petit geste imparfait qui fera parfaitement une différence.
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