Je sais, tu n’as pas le temps de me lire. Ta liste de choses à faire s’allonge à chaque mot que tu lis, n’est-ce pas? Sais-tu quoi? La mienne s’allonge aussi à chaque mot que j’écris. Donc entre débordées, on devrait se comprendre!
Bon t’es bien installée? T’as le droit de prendre le temps d’aller te faire un café ou un thé. Après tout, tant qu’à prendre un moment pour toi dans ton débordement, autant le rendre confortable et agréable.
Dis-moi, combien de fois par jour répètes-tu à quel point tu es débordée, que tu n’as pas une minute, que tu es dans le jus, que tu n’as pas le temps, que tu ne sais plus où donner de la tête? Je pourrais ajouter dépassée, submergée et engloutie par les priorités toutes plus prioritaires les unes que les autres. Avoue que ce ne sont pas les synonymes qui manquent! Sans oublier ce caractéristique soupir que tu lances comme réponse à un simple « Comment ça va? »
En fait, réalises-tu à quel point mon dernier paragraphe est lourd? Juste de répéter ces mots fait en sorte que la situation a l’air 100 000 fois pire qu’elle ne l’est en réalité. Car oui, il y a un effet insidieux d’amplification qui s’opère simplement par le vocabulaire qu’on utilise pour décrire l’océan de nos responsabilités.
Donc, on va commencer par relativiser. T’es en pause après tout! Quel beau prétexte pour commencer à faire la part des choses entre nos urgences et celles des autres. Respire un bon coup, je te sens crispée. Relaxe, la terre va continuer de tourner et rien ne va exploser pendant que tu prends le temps de lire ce billet qui t’a interpellé.
Regarde ta cour. Pas la vraie, ta cour intérieure. Si elle est pleine au point d’avoir une file d’attente, c’est peut-être parce que tu acceptes pas mal toutes les demandes de tout le monde sans te poser cette question primordiale: « Est-ce si important? »
L’idée n’est pas de ne plus rien accepter. Juste de prendre une micro seconde de recul pour te demander si la dernière demande en vigueur ne serait pas celle qui fera déborder ton vase. Il n’y a rien de mal à dire non ou même oui, mais plus tard. On peut aussi déléguer. Je sais, ça semble fou, personne ne pourra le faire mieux que toi. Tu sais, c’est un mythe. Il y a plein de tâches que les gens autour de nous peuvent faire à notre place. Ce sera différent, mais ce sera fait et coché sur ta liste.
Mais je ne suis pas là pour te donner les 5 trucs infaillibles pour être organisée ou les 7 astuces pour rédiger une todo list efficace. Google est super génial pour ça! Va voir, des articles du genre, il en pleut. Ils sont hyper pertinents, mais aujourd’hui je sais que ce n’est pas de ça dont tu as besoin.
Aujourd’hui je veux te dire que c’est correct et que t’es pas seule à en prendre trop sur tes épaules. Que tu peux commencer par accepter que ta cour soit trop pleine. Que tu peux aussi te féliciter de l’avoir constaté. Que tu peux même apprendre de ce constat pour aller de l’avant en surveillant le vocabulaire que tu utilises, en apprenant à dire non ou en délégant ce qui peut l’être.
T’es humaine. J’espère que ça ne te fait pas un trop gros choc de le constater. Cette humanité te rend aussi forte que fragile. À trop en prendre, tu pourrais finir par t’écrouler et c’est ce que je souhaite t’éviter. Je t’offre ce constat en cadeau. À toi de voir ce que tu veux en faire.
En passant, si une amie bienveillante t’a taguée sur ce billet, ne le prends pas mal. Elle a simplement envie que tu prennes soin de toi un peu. Parce que j’ai écrit ce billet pour toi, pour elle, pour mes amies dont la cour est plus que pleine et pour moi. On est toutes dans le même bateau qui déborde lui aussi.
0 commentaires