J’ai longtemps été la sauveuse de service. La bonne fille toujours là, prête à aider avec une solution créée sur mesure au cas où. Je m’offrais pour tout, à tout moment pour tout le monde… sauf pour moi !
Tu te reconnais ?
C’est quand même intéressant de constater à quel point on peut donner sans compter, du plus profond de son cœur sans penser une seule minute à le faire pour la personne qui devrait compter le plus dans notre vie… nous-mêmes !
Alors on donne, on aide, on sauve, on évite des drames aussi ! On cherche la reconnaissance, l’appréciation, l’amour des autres jusqu’au jour où on réalise qu’on faisait fausse route. Jusqu’au jour où, à bout de souffle, on se rend compte qu’une personne très importante est restée derrière. Et que sans elle, impossible d’être à son meilleur pour qui que ce soit d’autre.
Quand arrive le point de non-retour
Quand cette journée arrive, c’est parce qu’on a franchi une limite. Ce n’est pas la faute de personne. Les gens vont toujours prendre que ce vous êtes prête à leur donner. Ainsi, inutile de leur jeter le blâme. Ils n’ont pas demandé à être sauvés.
Or, pour moi, ce jour est arrivé sans crier gare, un matin où j’ai croisé mon reflet dans le miroir. Pour une fois, peut-être dans un élan désespéré, la sauveuse en moi a réagi. Il n’y avait plus de retour possible. La mission devait être acceptée : je devais choisir d’être une priorité dans ma propre vie.
La tâche me semblait énorme. Pourtant, étape par étape, cinq au total, j’ai pu créer un équilibre entre ma connexion aux autres et celles avec moi-même.
1- J’ai appris à dire non
C’est la première et, selon moi, la plus difficile étape. L’idée n’est pas de dire non à tout sans considération. Ce qu’il faut, c’est de s’autoriser un pas de recul pour s’assurer que le oui remis à quelqu’un ne soit pas un non remis à soi-même. Évidemment, quand on se met à dire non alors qu’on a l’habitude de dire oui tout le temps, il se peut que cela surprenne les gens. Ce n’est pas le moment de flancher. Avec de la pratique, on arrive très rapidement à trouver son point d’équilibre.
2- J’ai arrêté de me justifier
Lorsqu’on commence à dire non, il s’ensuit inévitablement une ribambelle de justifications. Comme si « non » n’était pas une réponse suffisante. Cette habitude est probablement celle qui prend le plus de temps à se défaire. Encore parfois, dans un moment de vulnérabilité, je me vois partir dans une grande envolée justificative. Si cela t’arrive, sois quand même douce avec toi.
3- J’ai mis à l’horaire des activités qui me font du bien
C’est bien beau d’apprendre à dire non, mais encore faut-il réapprendre à s’offrir du temps de qualité. Ce n’est pas tant l’activité qui compte, ni même le temps que vous y mettez. L’important est de te faire du bien au même titre que tu peux faire du bien aux autres. Tu le mérites. C’est aussi simple que ça.
4- Je me suis ritualisée
J’adore les rituels ! Mon travail m’amène à en créer constamment… pour les autres ! Le jour où j’ai décidé d’être une priorité dans ma vie, il m’a fallu prendre un petit moment chaque matin pour mettre en place des rituels ayant pour but de prendre soin de moi d’abord pour ensuite être pleinement disponible et disposée à accompagner les autres. C’est aussi simple que de prendre le temps de m’installer à mon bureau et boire mon thé chaud (j’insiste) avant de débuter ma journée.
5- J’ai commencé à prendre soin de mon corps
C’est bien beau prendre soin de l’esprit, mais encore faut-il que le corps suive la cadence. C’est probablement ce qui a été le plus long pour moi à intégrer. Il m’aura fallu m’épuiser, me rendre malade même pour comprendre que personne n’en prendra soin à ma place. En valorisant, tel un temple, ce véhicule qui me permet d’accomplir tout ce que je souhaite dans ma vie, j’ai définitivement fait un pas de plus pour me prioriser.
Être ma priorité n’a pas fait de moi une mauvaise personne pour autant
Comme tu l’as sûrement compris, le jour où j’ai décidé d’être une priorité dans ma vie a été le début d’une longue quête où j’ai appris à m’écouter et à me respecter. Je suis toujours une sauveuse dans l’âme, mais je choisis maintenant où et quand j’offre mon aide. Cela ne fait pas de moi une mauvaise personne, au contraire !
Commencer par moi m’a certes demandé une bonne dose de courage, mais une fois le premier « non » prononcé, tout s’est enchaîné pour renverser la vapeur. Ainsi, en commençant dès aujourd’hui à te dire d’abord oui, tu te sentiras d’autant plus disposée à dire oui aux autres sans frustration… ni besoin de justifier quoi que ce soit !
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